David Bowie est bien plus qu'un chanteur qui a vendu 136 millions de
disques, bien plus qu'un artiste qui a expérimenté une multitude de
styles et a défini les contours de la culture pop. Avec son alter ego
venu de l'espace, Ziggy Stardust, et des chansons comme « Starman »
ou « Space Oddity », il a défié les règles de la musique et s'est
transformé en l'icône de sa génération et le modèle des générations
futures. Sa grande carrière d'artiste est intimement liée à sa
biographie personnelle. Ce livre nous plonge dans tous les aspects
de sa vie, notamment ses plus profondes énigmes. On y redécouvre sa
constante obsession de la réussite, son addiction à la cocaïne, ses
histoires tumultueuses avec les femmes et sa relation très
fusionnelle avec son demi-frère schizophrène. Comme un hiéroglyphe,
Bowie est un mystère que nous aimerions tous élucider, et personne
d'autre que Maria Hesse et Fran Ruiz, n'a aussi bien réussi ce
portrait introspectif et poétique rédigé à la première personne.
Maria Hesse nous donne à voir les nombreuses personnalités de Bowie
sans jamais chercher à les cadrer. Simplement spectatrice et conteuse
du spectacle de sa vie.
Lorsque Giulia Pex découvre le récit Khalat de Davide Coltri tiré du
recueil d'histoires Dov'è casa mia, elle accepte la proposition d'un
éditeur italien de l'adapter. Le journaliste écrivain est spécialisé
dans les projets d'éducation d'urgence dans le domaine humanitaire.
Il s'est rendu en Irak, au Soudan, en Sierra Leone, en Turquie, en
Syrie et dans d'autres pays, où il a collecté de nombreux témoignages
de réfugiés en difficulté qui traversaient les frontières à la
recherche d'un nouveau pays qui pourrait les accueillir. Il décrit
non seulement les guerres civiles et les actes de terrorisme, mais
aussi la solidarité, la résistance et l'espoir pour tenter de
construire une vie différente. À partir de mars 2011, au moment du
début du printemps arabe, Khalat, jeune femme kurde syrienne, quitte
sa ville natale pour intégrer l'université de Damas. Le déclenchement
de la guerre civile détruit ses rêves mais pas son désir de résister
à la violence et de sauver sa famille. Devenue mère par adoption,
elle s'enfuit à travers huit pays et plusieurs camps de migrants pour
trouver finalement refuge en Allemagne. Giulia Pex illustre avec une
grande sensibilité et un souci du détail qui amplifie le pouvoir de
l'écriture : les yeux, les mains et les gestes presque imperceptibles
sont dessinés avec un trait délicat qui donne à ce récit toute sa
profondeur.
Désabusé par un quotidien trop lisse, dont la perfection est devenue
étouffante, Adam Whistler aspire à vivre le fameux tumulte qui le
révélera à sa propre existence. Ce jour arrive quand il rencontre
Morgane, une jeune femme ténébreuse qui souffre de trouble
dissociatif de l'identité. Telle une poupée russe, elle semble
habitée par plusieurs personnalités, toutes nimbées de mystères, qui
la rendent aussi obsédante qu'inquiétante. Tandis que les cadavres
s'accumulent autour d'elle, Morgane pourrait ne pas être la seule
menace... Tumulte est un thriller psychologique contemporain et
singulier qui rappelle Alfred Hitchcock, Patricia Highsmith ou Le
Samouraï de Jean- Pierre Melville.
Belgrade 2008, Jasmina, jeune femme stérile, vient consulter le
célèbre gourou Dragan Dabic - spécialiste de médecine alternative -
afin de retrouver la fertilité et une sexualité épanouissante. Mais
bien vite, Jasmina va connaitre l'effroyable vérité. Dragan Dabic,
l'homme qui encore quelques jours plus tôt lui faisait suivre sa
thérapie, est en réalité Radovan Karadzi´c, dénommé le « boucher des
Balkans », ancien président de la république Serbe poursuivi par la
justice internationale pour la campagne de purification ethnique
menée lors de la guerre de Bosnie - on se souvient du massacre de
Srebrenica de 1995. Recherché depuis plusieurs années, Karadzi´c sera
arrêté et transféré à la Haye pour être jugé pour crime contre
l'humanité.
Sabrina a disparu... Teddy, son fiancé, est sur le point de sombrer.
Afin de préserver sa santé mentale, il trouve refuge chez Calvin, un
ami d'enfance qu'il avait perdu de vue depuis le lycée. Celui-ci,
technicien informatique au sein d'une unité stratégique de l'US Air
Force, voit son existence basculer avec celle de son ami, quand une
cassette sur laquelle est enregistré le meurtre de Sabrina fuite dans
les médias et sur les réseaux sociaux. Très vite, la polémique enfle,
les théories du complot se déchaînent, laissant libre cours au
déferlement de la haine. Sabrina montre avec une tension glaçante et
particulièrement dérangeante les ravages d'une époque hyperconnectée,
repue de «fakes news». Après Beverly, récompensé du Fauve
Révélation au festival d'Angoulême 2018, Nick Drnaso confirme son
talent dans cette oeuvre vertigineuse et s'impose, après deux livres
seulement, comme un auteur majeur.
Avant de devenir un véritable phénomène littéraire dans le Brésil des
années 1960, Carolina Maria de Jesus (1914-1977) a connu la misère et
l'exclusion, élevant seule ses trois enfants dans la favela de
Canindé, l'une des premières de l'État de São Paulo. Mais, en femme
de caractère, avec courage et détermination, elle a surmonté les
obstacles et les préjugés liés à ses origines sociales et à la
couleur de sa peau. Avec ses romans, ses poèmes et ses chroniques,
Carolina a fait plus que dénoncer les injustices. Elle a su donner
ses lettres de noblesse à une «écriture de chiffonnier», produite
par ceux qui, relégués aux marges de la société, n'acceptent plus de
se taire.
L'aventure littéraire de William S. Burroughs, écrivain américain emblématique de la Beat generation, commence le jour où, se prenant pour Guillaume Tell sous l'emprise de l'alcool, il tue sa femme accidentellement. Dès lors, il n'aura de cesse de se débattre contre sa puissante paranoïa délirante et autodestructrice.C'est avec beaucoup de talent que João Pinheiro nous plonge en apnée dans l'univers halluciné de Burroughs, se délectant de ses textes fragmentés, abstraits, imbibés de substances toxiques, nous entraînant toujours plus loin dans une descente aux enfers avec l'urgence d'un polar coincé dans une console de jeux vidéo, où l'humour macabre se mêle à la fange la plus délétère.« Le langage est un virus qui vient de l'espace.»"
Le livre a paru aux États unis en 2010 en plein désastre des subprimes. Dès lors, cette parodie sulfureuse et jubilatoire, montrant une phalange de super-héros au chômage luttant contre le système financier américain, ne pouvait que nous interpeller. Tout en informant le lecteur sur la complexité de ce système opaque, les auteurs Gan Golan et Erich Origen, indignés de Wall Street et agitateurs adeptes de la «Guérilla artistique», n'ont pu s'empêcher de semer une kyrielle de jeux de mots grinçants voire hilarants très bien traduits par Grégoire Courtois. Ici, les super-héros restent humains, parfois baltringues, parfois judicieux mais surtout solidaires... Épuisé en librairie depuis plus d'une année, "Les aventures d'Ultra-chômeur" revient enfin dans une nouvelle édition augmentée d'une postface des auteurs. Il était temps ! Regonflé à bloc et prêt à affronter les monstres de la finance, Ultra-chômeur ne répond plus de rien !
Dans le premier tome, Jugga, le chef du groupe punk, confie à Baguette la mission de déposer une bombe dans le restaurant fast-food d'une chaine multinationale qui s'apprête à ouvrir. Taraudé par un doute existentiel, Baguette se laisse emmener par Muette, cette jeune femme sans voix qu'il rencontre sur le pont d'où s'était jetée sa meilleure amie.
Dans le second tome, Muette invite baguette à découvrir un lieu magique et secret au bord de la rivière. Face à cette plénitude, ils décident de se baigner. Baguette se laisse glisser et porter par cette eau tellement glacée, qu'elle le projette dans un passé hanté par le spectre de sa meilleure amie Hiroschima.
Pendant ce temps, les évènements s'accélèrent et les esprits s'échauffent. Baguette est recherché activement par les skins en furie qui passent à tabac un jeune asiatique et par l'incontrôlable Jugga, froid comme de l'acier, qui, à défaut de trouver Baguette chez lui pour lui rappeler sa mission, tombe sur Tracy qu'il n'hésite pas à laisser ligotée sur une chaise au dessus d'une bombe. Désormais, le compte à rebours est enclenché...
Auckland, Nouvelle-Zélande, 1994. Un groupe de punks anarchistes a élaboré un plan pour saboter l'ouverture du restaurant fast-food d'une chaîne multinationale, la nuit précédent la journée d'ouverture.Baguette, un jeune punk asiatique et bouddhiste a la tâche ingrate de poser la bombe cette nuit-là avec sa complice Tracy. Hanté par la mort d'une amie très proche ayant fait partie de son groupe de musique, Baguette se pose sans cesse des questions sur le sens de la vie et l'absurdité du monde. Le monde est-il seulement réel ? La réalité n'est-elle qu'illusion ? Au début de la nuit de l'opération, Tracy et Baguette taguent la devanture d'une boucherie (« Meat is murder »). Préférant les choses plus « violentes », Tracy lance la bombe de peinture à travers la vitrine de ce boucher, avant de s'enfuir en courant. Baguette, qui n'a pas eu le temps de bouger, est aussitôt repéré par le boucher de sa fenêtre à l'étage. Celui-ci s'empressera de téléphoner à son fils Skinhead et pro-nazis afin de donner une leçon à "ce trou du cul de punk niakoué". Reparti retrouver d'autres membres du groupe, Baguette découvre sur le pont une jeune femme ayant enjambé la rambarde. Cette scène lui rappelle alors son amie qui s'était jetée du pont. En allant lui porter secours, il fait connaissance avec "Muette" cette fille étrange sans voix qui va l'emmener jusqu'au bout de la nuit et le confronter à ses antagonismes politique et spirituel. Devenu culte en Nouvelle-Zélande, Dharma punks est avant tout un livre sur le tumulte de la jeunesse et ses extravagances, la quête effrénée du sens de la vie qui vacille entre les idées politiques et le chemin spirituel.