À propos

En 1978, Monique Wittig clôt sa conférence sur « La Pensée straight » par ces mots : « Les lesbiennes ne sont pas des femmes. » L'onde de choc provoquée par cet énoncé n'en finit pas de se faire ressentir, aujourd'hui encore, dans la théorie féministe et au-delà. En analysant l'aspect fondateur de la « naturalité » supposée de l'hétérosexualité au sein de nos structures de pensées, que ce soit par exemple dans l'anthropologie structurale ou la psychanalyse, Monique Wittig met au jour le fait que l'hétérosexualité n'est ni naturelle, ni un donné : l'hétérosexualité est un régime politique. Il importe donc, pour instaurer la lutte des « classes », de dépasser les catégories « hommes »/ « femmes », catégories normatives et aliénantes. Dans ces conditions, le fait d'être lesbienne, c'est-à-dire hors-la-loi de la structure hétérosexuelle, aussi bien sociale que conceptuelle, est comme une brèche, une fissure permettant enfin de penser ce qui est « toujours déjà là ».


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  • Auteur(s)

    Monique Wittig

  • Éditeur

    Amsterdam

  • Date de parution

    23/05/2018

  • EAN

    9782354801755

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    200 Pages

  • Longueur

    19.5 cm

  • Largeur

    13.5 cm

  • Épaisseur

    1.3 cm

  • Poids

    185 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Monique Wittig

Née en France en 1935, romancière et théoricienne, Monique Wittig est une des figures historiques du féminisme en France. Son engagement politique et critique dans les actions fondatrices du MLF est inséparable de son oeuvre littéraire et théorique. Elle y mène une critique matérialiste de la catégorie de sexe et, plus radicalement encore de son corollaire, l'hétérosexualité comme régime politique.

Ses essais (traduits et réunis dès les années 80 aux USA) ont eu une influence majeure sur le développement international (et en particulier Américain) des études de genres et des études Queer.
Son oeuvre littéraire (romans, théâtre) est aussi singulière que puissante. En 1964, son premier roman, L'Opoponax, est publié par les Editions de Minuit : il suscite l'enthousiasme et l'admiration de Marguerite Duras, de Claude Simon, de Nathalie Sarraute et reçoit le Prix Médicis. Suivront Les Guérillères, Le Corps lesbien, Virgile, non: 3 romans, successivement épique, lyrique et satirique où par la grâce d'une langue superbe, le roman découvre des espaces où désirs, corps, personnages, pronoms réinventent l'histoire et la vie par delà les catégories, normes, traditions, régimes qui les asservissent.


En 1976, année de parution chez Grasset du Brouillon pour un dictionnaire des amantes, Monique Wittig quitte Paris pour les Etats-Unis, où elle enseigne dans de nombreuses universités, jusqu'à sa mort en 2003.

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