De juillet 2007 à septembre 2013, Jean-Philippe Stassen a réalisé cinq reportages, pour XXI et la Revue dessinée, regroupés et présentés dans I comb Jesus («Je peigne Jésus»). Ces reportages ont été effectués au Rwanda, au Congo, en Belgique, en Espagne, au Maroc, en France et en Afrique du Sud. Dans tous ces reportages, Jean-Philippe Stassen écoute et dialogue avec d'anciens enfants soldats de la région du Kivu, des rescapés du génocide rwandais, des Congolais et Rwandais de Bruxelles, des migrants à Gibraltar ou encore, à Johannesburg, avec le peintre et dessinateur sud-africain Anton Kannemeyer. Il ne prétend pas à l'objectivité, il n'hésite pas à donner son point de vue, à dire son énervement : « C'est sans doute mon pacifisme primaire qui fait que je me suis toujours méfié de la guerre. » Mais il le fait sans fard, sans ostentation, sans posture. Il ne se prend pas non plus pour Tintin. Hergé, écrit Jean-Philippe Stassen, « plaquait les clichés de son époque sur un pays qu'il n'avait jamais visité. » Lui réfute d'emblée les clichés pour raconter les pays qu'il connaît, notamment ceux de l'Afrique des Grands Lacs. Avec un sens aigu de l'observation, une écriture simple et magnifique et un dessin d'une subtile et fine acuité. De tous les journalistes-dessinateurs ou documentaristes en bande dessinée, Jean-Philippe Stassen est certainement l'un des plus singuliers.